mat. Mais les noirs sont obligés de
prendre la tour au coup suivant, et
le mat s’ensuit sur la même case.
11. Mikhail Botvinnik c. Paul Keres,
LaHaye, 1948
Botvinnik possède le record de vic-
toires en championnat du monde,
soit trois. Son adversaire est pro-
bablement le joueur le plus fort du
XX
e
siècle qui ne soit pas devenu
champion du monde. Ouverture
Nimzo-Indienne. Les pions dou-
bles des blancs sont peut-être une
faiblesse à long terme, mais pour
le moment ils contrôlent plusieurs
cases centrales importantes. Les
blancs jouent judicieusement pour
garder prise sur cette position et
percent la défense du côté de la
dame avec une poussée du pion
17. c4-c5, ce qui leur donne l’occa-
sion d’amener leur tour sur l’aile
dame contre l’aile roi adverse, la
sacrifiant sur g7 pour la victoire.
Dans la position finale, le roi noir
est maté par la dame blanche
soutenue par le fou sur c1. Où était
l’erreur des noirs ? Jetez un coup
d’œil en a8 et b8 : la dame et la
tour ont été oubliés !
12. J. Banas c. P. Lukacs,
Trnava, 1986
Dans une partie de type quatre
cavaliers, les noirs mettent leur roi
à l’abri avec un roque et profitent
du développement maladroit des
blancs en sacrifiant leur cavalier
sur 9…Cf3+. Ils laissent ensuite
les blancs prendre leur tour en c5.
Mais à ce moment, le roi blanc est
entouré. Dans la position finale,
après 13…Cg4, le cavalier sur e3,
soit la seule défense des blancs,
est forcé de quitter sa case, ce qui
permet…Dg2 et mat.
13. Anatoly Karpov c. Victor Kortchnoi,
Moscou, 1974
La défense du XX
e
siècle dans
toute sa perfection. Il est rare main-
tenant de voir des joueurs de haut
niveau jouer seulement à l’attaque.
En fait, Korchnoi était l’un des
meilleurs joueurs du monde, et sa
force résidait dans sa défense.
Beaucoup de bons joueurs l’au-
raient attaqué sans vergogne pour
se casser le nez ensuite sur ses
fortifications solides comme le roc.
Mais voilà que Karpov, champion
du monde, l’écrase en seulement
27 coups avec une attaque et mat !
Dans un style classique contrant la
défense du dragon sicilien des
noirs (nommée ainsi probablement
parce que la « queue » du contrôle
du fou des noirs va de g7 à a1),
Karpov déploie l’attaque de
St-Georges, roquant l’aile dame et
défonçant la colonne h pour
terrasser le dragon.
14. Boris Spassky c. Tigran Petrosian,
Moscou, 1969
Spassky a battu Petrosian pour le
championnat du monde dans le
match qui a produit cette partie.
Avec une ouverture anglaise qui
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